Aujourd’hui,
à Bois le Roi, la nature est encore très présente.
Si la Seine et le massif de Fontainebleau en sont deux
manifestations incontestables il en est une troisième,
presque plus importante, qui se compose de nos bois et
vergers et des arbres privés ou non qui s’offrent
à notre vue.

Bien
moins protégé, bien plus vulnérable à nos humeurs,
cette dernière n’en est pas moins au cœur de la
commune. Elle lui donne une âme, tisse un lien
physique avec la forêt avoisinante. La conservation
de cet ensemble d’arbres dans la ville est
primordiale pour notre cadre et qualité de vie.
Jusqu'à présent, la ville s'est agrandie aux dépens
des bois et des jardins, substituant des constructions
aux arbres, dans une concurrence exclusive. La ville
s'est ainsi construite contre la forêt, contre la
verdure à l’encontre même de ce qui fait son âme.

Les
arbres en milieu urbain se trouvent dans un
environnement très différent de celui de leur milieu
d'origine. Ceux qui ont le plus à souffrir des
conditions difficiles sont les arbres d'alignement
qu’ils soient sur le domaine public ou sur des
parcelles privées en bordure de rue. Il faut donc en
prendre soin, d’autant plus soin qu’il faut de
nombreuses années avant de pouvoir pleinement en
profiter.
Le premier soin à porter à ces arbres passe, et c’est
de loin le plus important, par le lobbying
ou la pression que peuvent
exercer les habitants à l’égard de leurs élus. Il
n’est pas là question de contester quoi que se
soit, mais seulement, de dire, de rappeler à chaque
fois que l’occasion s’en présente, que l’on
tient au contexte végétalisé de Bois le Roi. Que s’il
est normal que l’autorité commande de tailler une
haie, empiétant de trop sur un trottoir, cela l’est
moins pour un arbre remarquable, enraciné dans notre
cadre de vie et dont les premières branches
apparaissent à plus de 5 mètres. La priorité doit
être à l’épanouissement de tels arbres et non de
donner raison à ceux qui viennent habiter à Bois le Roi pour son cadre mais ne
supportent pas les feuilles d’automne de leurs
voisins, l’année suivante.
Si le besoin de lumière, la proximité d’une
construction ou des fils électriques imposent une
taille alors le second soin est de réaliser une
taille douce. Le sujet peut être alors mis en forme,
éclairci, allégé, rééquilibré, etc. La taille
douce est réalisée dans le souci de préserver la
silhouette caractéristique de chaque sujet traité et
de répondre aux exigences physiologiques de
l'arbre. Ainsi,
après intervention, l’arbre conservera durablement sa beauté originelle et
sa valeur patrimoniale.

Aussi bizarre que cela puisse paraître le premier
soin que l’on puisse apporter à un arbre est de
planter le bon sujet au bon endroit. Que l’on
désire un petit, moyen ou très grand arbre il y a
aujourd’hui, quelque soit l’emplacement, beaucoup
plus de solutions disponibles, qu’autrefois.
Prenons ainsi pour exemple le chêne ou le hêtre,
essences magnifiques à feuilles caduques. Leur port,
que nous connaissons tous, est large. Ils doivent donc
être installés dans un espace suffisamment important
pour permettre à leur ramure de se développer
librement et sans élagage. Mais si nous ne possédons
pas cette espace il est possible de se rabattre vers
des arbres au port fastigié* dont le rayon d’emprise
des branches ne dépasse pas, en générale, 2
mètres.
Voici quelques exemples d’arbres à port
fastigiés: Bouleau pyramidal, Charme fastigié,
Hêtre pyramidal, Chêne pyramidal, Peuplier blanc
pyramidal,
etc.
Pour
que Bois le Roi garde l’aspect
forestier qu’est le sien aujourd’hui,
il est important que chaque habitant, par ses dires et
son comportement contribue au respect de ce patrimoine
en quantité et en qualité. Comme il est important,
quand faire ce peut, de ne pas obliger à une taille
sèche dans un alignement strict et sans intérêt, de
ces grands arbres quand leurs branches dépassent
au-dessus des rues. C’est une question de cadre de
vie, de signature visuelle d’une commune.
*
fastigié : se dit des arbres dont les rameaux s’élèvent
vers le ciel comme chez les cyprès
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