Le
principe de ces journées est simple : une promenade
à pied ou en vélo que les dizaines de participants
de tous âges effectuent à leur rythme, un grand
pique nique tiré du sac. Une occasion de prendre le
temps de découvrir et d'apprécier le Pays de Seine,
de connaître d'autres habitants et d'utiliser ces
moyens de déplacements si simples et si conviviaux
que sont la marche et le vélo.
10
journées ont été organisées depuis 1998.
Ces journées
ont rassemblé jusqu’à 120 participants.

Le
récit d'une journée
Piétons - Vélos
(2006)
Le dimanche matin 21 mai à 11H, un groupe d'une
trentaine de vélos et de piétons s'est retrouvé
comme prévu près de l'écluse, rejoignant ensuite d'autres
participants à l'orée de la forêt de la rue du
Cormier. Au total, près d'une quarantaine de
personnes étaient présentes pour écouter un exposé
présenté par un responsable de l'ONF.
La
chance était de notre côté puisque le soleil était
de la partie alors que la veille nous avions subi une
mini tempête qui avait décroché pas mal de branches
voire cassé quelques arbres.Le thème retenu
concernait au départ l'entretien de la forêt mais le
présentateur souhaitant un échange avec les
participants, les questions n'ont pas tardé à fuser.
Nous avons ainsi passé environ une heure trente à
aborder des thèmes très variés qui reflétaient
autant le souci et l'intérêt du public pour la préservation
du massif forestier que sa volonté de comprendre des
mécanismes et des outils de gestion qui ne sont pas
évidents au premier abord pour des néophytes. Par sa
bonne humeur et l'excellente maîtrise de son
sujet reposant sur une solide expérience,
M. Maudua a su captiver son auditoire, ramenant
toujours les questions à une vue plus générale et
plus synthétique de la gestion et de l'évolution de
la forêt. Il est difficile de résumer la totalité
des points qui ont été abordés mais on peut citer
parmi les plus importants :
La
lisière de protection
L’interdiction
de construire à moins de 50 mètres de la lisière
d’un massif forestier se comprend bien quand on est
sur place : à l'endroit où nous étions, nous
pouvions constater que quelques mètres seulement
séparent certaines habitations des premières
frondaisons. Le problème est double : Une maison a
besoin de lumière et les habitants vont vouloir
agrandir l’espace dégagé autour d’elle.
D’autre part,les très grands arbres vont se trouver fragilisés. La
conséquence est un recul de la forêt à cet endroit.
Outre cette protection des 50 m de lisière, la forêt
de Fontainebleau bénéficie d’un statut particulier
qui interdit toute occupation des sols (voiries, bâtiments,…)
dans un tracé qu’il n’est pas possible de
modifier.
Les documents d'urbanisme doivent donc
prendre en compte impérativement cette donnée.
Coupes
dans la forêt
De
nombreuses questions ont porté sur les
coupes conséquentes effectuées régulièrement
dans le massif et récemment à proximité de Bois le
Roi. M.Maudua a expliqué que les raisons tiennent à
plusieurs facteurs. Les arbres ont été plantés à
différentes époques mais de façon homogène sur des
secteurs bien délimités durant ces derniers siècles.
Les futaies principalement de chênes arrivent à
maturité au bout de 250 ans en moyenne (au-delà
elles périclitent). En fonction de la méthode de
COLBERT qui voulait des troncs droits, très hauts et
sans noeuds pour fabriquer les mâts des bateaux, les
arbres ont été plantés de manière dense afin de
les inciter à pousser vers la lumière en développant
les branches dans les hauteurs. Seuls des arbres isolés
qui n'ont aucune entrave pour leur développement
peuvent atteindre des âges canoniques. Le secteur de
Bois le Roi a atteint la moyenne d'âge requise pour
l'abattage sachant que de nouvelles plantations sont réalisées
pour préserver l'avenir et celui de nos descendants.
Le
bois qui permet à l'ONF d'assurer une partie de ses dépenses
de fonctionnement trouve des débouchés surtout dans
le bâtiment qui est très demandeur en ce moment mais
également dans le milieu viticole (on a ainsi appris
qu'une petite entreprise de la région bordelaise
fabrique des tonneaux très recherchés estampillés
Fontainebleau)
Parcelles
grillagées
Certaines
personnes se sont plaintes de grillages posés
brutalement sans explications sur plusieurs parcelles,
bloquant l'accès des chemins forestiers. M.Maudua a
reconnu que l'ONF pêche par son manque de
communication et a indiqué que des efforts seraient
entrepris. Dans le cas cité, le grillage vise à protéger
les jeunes pousses qui sont mangées par le gibier,
sans compter les dégâts souvent irréversibles
provoqués par les sangliers particulièrement
prolifiques depuis la tempête de 99 (chasse
interrompue, nourriture abondante à terre, facilité
à trouver des abris)
Accueil
des visiteurs
La forêt
accueille environ 15 millions de visiteurs par an ce
qui nécessite des moyens adaptés pour maîtriser les
flux et préserver le massif. Des problèmes de
cohabitation se posent avec les piétons, les vélos,
les chevaux et les engins motorisés. Il n'est pas
simple de trouver les solutions qui satisfassent le
plus grand nombre.
Plantations
de nouvelles essences
En
priorité le chêne mais M.Maudua a fait valoir
l'utilité des plantations des pins qui au départ ont
permis le redémarrage et l'enracinement de la forêt.
Dans les secteurs trop pauvres comme les platières,
seuls les pins peuvent s'adapter.
D'autres
détails ont été abordés qu'il serait trop long de
développer. On a surtout noté que M.Maudua, applaudi
à la fin de son intervention, était prêt à
renouveler l'expérience et à refaire un exposé sur
un autre thème, à condition de le faire en forêt et
pas dans un local fermé. Nous avons tous pris
acte de la proposition.

Nous
nous sommes ensuite rendus sur l'île de Samois,
les vélos passant par le bord de Seine et les rares
piétons par le chemin du charme brûlé (la promenade
gardant néanmoins tout son charme) afin de
tirer le pique-nique du sac. Nos
mandibules affamées appréciaient les menus champêtres,
le tout sous un soleil radieux (une mention spéciale
pour le gâteau au chocolat de Françoise, le gâteau
pommes-carottes de Danielle et LA bouteille de vin de
François ! )
Après
la photo de la République pour immortaliser l'évènement,
nous nous sommes rendus sur la péniche amarrée à
proximité pour découvrir l'exposition sur l'eau.
Sauf le plaisir toujours agréable de déambuler dans
un bateau, nous avons été déçus en découvrant une
présentation somme toute assez sommaire, plus conçue
pour des classes de primaire que pour un public
d'adultes ayant déjà un minimum de connaissances en
la matière (sachant qu'en plus l'entrée de 4,5 €
n'est pas donnée...) Un encouragement donc au Conseil
Général pour qu'il revoie sa copie...
Le
retour s'est ensuite fait tranquillement vers 16H à
pied ou en vélo (à part 3 ou 4 tricheurs qui sont
repartis en voiture...) vers Bois le Roi, tout le
monde ayant cumulé de la "bonne fatigue"
avec de la verdure et du soleil plein les yeux, prêts
à réattaquer une semaine de travail, en se donnant
rendez-vous pour un prochain épisode en 2007.
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